A l'occasion de la réédition du roman en 2018, Jean Mouttapa, sous la direction duquel…

À ARLES, L’ÉVENEMENT DE LA RENTRÉE
Publié à la mi-janvier aux éditions Divergences, A Arles, du collectif Othon, était très attendu. Très attendu, d’abord, par ses rédacteurs. Très attendu, ensuite, par tant de gens : gens des villes, gens des campagnes, gens de la côte, on en passe.
Dans « À Arles, Collectif Othon », quatre mots sur quatre sont énigmatiques. Ce titre et cette signature relèvent du suicide économique.
Quelques éclaircissements :
1 À.
En français, le a avec accent doit être distingué du a sans accent, qui est rapportable à l’auxiliaire avoir. Exemple : Benjamin Biolay a pris des vacances à l’île Maurice. Et non pas : Benjamin Biolay à pris des vacances a Mulhouse. On voit que le “à” peut servir de préposition introduisant un lieu. D’où le point 2
2 Arles.
Par le titre À Arles, les auteurs-trices signifient qu’ils sont allés dans la ville d’Arles, et qu’ils en ont rapporté, non pas une oreille de taureau, mais un livre. On note l’inélégance de la répétition du a : a-arles. Les auteurs auraient du dire, à l’unisson de n’importe quel touriste culturel de la ville, en Arles, comme on dit en Avignon ou en costume de lin. Mais les auteurs-trices préfèrent les chips. Par ailleurs les auteurs-trIces voulaient créer un écho avec le premier volet1 de cette série qu’ils entendent pousser jusqu’au volet 14 : À Valenciennes.
La série consiste à étudier une ville sur le mode du journalisme littéraire. « Journalisme » témoignant d’une volonté de saisir le réel, « littéraire » témoignant du caractère subjectif assumé de cette saisie. Ainsi il faut bien admettre que Valenciennes puis Arles ont été passées au filtre d’une sensibilité sociale entachée de marxisme.
Afficher la subjectivité passe aussi par la transparence quant aux modalités de l’enquête. Chacun documente un bout de ville, mais aussi la façon dont il s’est retrouvé là. En l’espèce, la recherche est aussi intéressante que son objet Elle documente aussi une circulation dans la ville, et les difficultés à la saisir.
Prochains volets : 3 À Chamonix. 4 À Brest 5 À Volo 6 À Bucarest. 7 À Périgueux
Les villes élues pour les volets 8 à 14 sont actuellement délibérées dans le comité concept du collectif, ce qui nous mène à l’éclaircissement 3
3 Collectif.
Le collectif est composé de 12 membre, dont 11 ont participé à ce volet, le douzième étant actuellement ministre. La coïncidence avec le nombre d’apôtres est volontaire, à ceci près que le collectif compte 7 apôtresses.
Chacun des onze rédacteurs-trices a passé un ou deux séjours de quelques jours à Arles, pour en tirer un ou plusieurs textes. A Arles est ainsi composé de 25 textes, dont chacun prend la ville par un angle : un employé municipal, une agence d’intérim, une exposition au Musée Réattu, une fête du parti communiste local, les toilettes de la Tour Luma, l’élection de la Reine d’Arles, un règlement de comptes meurtrier dans un quartier populaire, l’histoire de l’aménagement de la Camargue, le covoiturage, un patron de bar, une page du journal local, etc.
Ce collectif est né à Nantes à la fin des années 90. Il a réalisé des films puis est passé aux livres suite à la perte de la caméra. Ses films les plus connus ne sont plus à présenter. Son livre le plus connu est le seul à ce jour. Ce qui nous mène au quatrième éclaircissement.
4 Othon
L’origine du nom du collectif n’est plus un secret depuis la biographie écrite par Philippe Besson. Elle a cependant fluctué avec le temps, alternant les vents favorables et contraires, soufflant le chaud et le froid. On trouvera la version le plus crédible à la minute 57 de : youtube.com/watch?v=EXp8D5KE9HU
À Arles est recommandé par Guillaume Erner, de France Culture, ainsi que par Ange Noiret. Il aura de nombreux prix.
Un premier article : marsactu-a-arles-lanti-guide-touristique-qui-esquinte-la-vitrine-culturelle
EXTRAITS
“Et si j’allais visser ma plaque dans le Sud ? Adieu terrils, grisaille et corons, j’emmène femme et enfants vieillir en Arles avec moi. Là-bas comme ici il y aura des pauvres à soigner dans les rues et de moins pauvres pour mon cabinet de psychiatre. Mais mon petit doigt me dit qu’il faut être riche pour habiter en Arles, alors dans le TGV je cherche la définition de riche. Selon L’Observatoire des inégalités est riche toute personne qui, vivant seule, engrange trois mille quatre cents euros par mois impôts déduits, ce qui fait de moi un riche et me range parmi les 8 % de la population à percer ce plafond. À l’autre bout, 8 % vivent sous le seuil de pauvreté. Par exemple feu ma grand-mère Arlette. Entre les deux, 84 % ont l’œil rivé sur le plancher avec l’angoisse de passer au travers – par exemple ma mère, fille d’Arlette. “
“Elle dessine alors le profil type de l’intérimaire réfractaire, espèce qu’elle estime en voie de développement. Caractéristique centrale : «Il veut pas travailler. » ; « Il trouvera toujours une excuse » pour refuser une proposition ou pour ne pas se présenter le jour J : une grippe, sa femme à conduire à l’hôpital, une panne de scooter, un cousin à marier, etc. Et puis il calcule vite si le job proposé va lui rapporter plus que le RSA ou moins. Le schéma classique, c’est qu’il signe un contrat de travail temporaire et le rompt juste après. Comme ça au Pôle emploi il peut faire valoir qu’il s’est bougé, qu’il cherche, qu’il essaye. «Alors qu’il essaye rien du tout!» « Moi je leur fais comprendre qu’on n’est pas au restaurant», enchaîne la directrice. «Le boulot c’est pas à la carte. » J’ai déjà entendu cette expression pour le vote, ou pour l’école – une expression de dominant occupé à tancer le bas peuple éternellement sujet au narcissisme jouisseur. “
« Moi je vous réponds en toute honnêteuté, j’ai voté pour la nouvelle mairie, pour monsieur de Carolis. Parce qu’ils sont de droite à la base… la vraie droite hein… pas… pas des comiques hein. Bon, après, l’histoire c’est que j’ai des amis dans les deux camps, des amis de partout, et monsieur de Carolis a… comment on dit… un presseu-book et des connaissances qui peuvent amener beaucoup de choses sur Arles. Un jour, quand il était candidat, il est passé ici au tabac avec sa dame, il a acheté des cigarettes et il m’a pas dit bonjour! Alors j’ai fait intervenir certaines personnes que je connais à la mairie, j’ai dit: Comment? Moi, étant de droite, et il me dit pas bonjour?! Ils sont revenus, il s’est excusé. “
“Vers l’intérieur des terres camarguaises, deux types de domaines se dessinent : d’un côté les manades, domaines d’élevage extensif, de l’autre les terrains irrigués cultivés de manière intensive: viticulture après la crise du phylloxéra en 1870, l’immersion des pieds de vigne les protégeant de l’insecte ravageur, puis riziculture sur l’initiative du gouvernement de Vichy pour compenser la rupture de l’approvisionnement en riz indochinois provoquée par l’invasion japonaise de la colonie. Des travailleurs forcés vietnamiens présents en France sont alors invités à livrer leur expertise.
En 1948, le plan Marshall fournit les machines nécessaires au creusement de centaines de kilo- mètres de canaux et aux stations de pompage. Attirés par le gain et disposant des capitaux nécessaires, de nouveaux investisseurs privés achètent du terrain: fortunes coloniales, sociétés industrielles ou commerciales de Lyon ou de Marseille. La production explose, les marécages reculent au bénéfice de quelques centaines de propriétaires fonciers. “
“La première, anecdotique, rappelle la suffisance des riches. La Tour Luma, du haut de ses cinquante-six mètres, s’avère modeste pour une démonstration de force. Le but réside dans l’attente et l’inscription, on l’a vu, plus que dans l’annonce au monde ou la bravade trumpienne. Juste ce qu’il faut pour s’aimer soi-même. Juste ce qu’il faut de hauteur pour admirer l’ensemble de sa création, c’est-à-dire le Parc des Ateliers. Un phare juste pour les siens. Dans la jouissance de son humilité. “
“Fatigué, le couple songe à fermer, mais les clients ne sont pas d’accord. Ils y tiennent à leur disquaire de quartier ! On réfléchit ensemble et voilà que naît l’Association pour le maintien à Arles du disquaire de proximité (Amadip) : 300 adhérents s’engagent à abonder une cagnotte de préachat de musiques en tous genres sélectionnées par leur disquaire, une sorte d’Amap sauf qu’on achète du son et pas des légumes.”
“Après le virage, je m’enfonce dans Barriol, écartelé entre l’impression de ne pas mesurer le danger de ce quartier gangréné par la terreur comme l’écrit Le Parisien au lendemain du drame et l’envie de vérifier le visage de ladite terreur. Je laisse la Chambre de commerce. Je tombe sur le stade Fernand-Fournier. Arles joue Arles, U16 contre U18. L’ambiance est bonne, les parents encouragent leur progéniture. Je regarde dix minutes de match et je m’en vais. Je passe devant Unibéton où le vent joue à faire rendre aux tôles des plaintes de mourants. “
“La Tour Luma est la figuration concrète d’inégalités économiques majeures: inégalité entre sa propriétaire milliardaire et les 42 % d’Arlésiens vivant sous le seuil de pauvreté; inégalité entre sa propriétaire milliardaire et les 94000 salariés de la firme Hoffmann-La Roche qui travaillent à son profit. Et dans le même temps, la Tour Luma tient à affirmer un intérêt quasi militant pour l’égalité des genres. Comment est-ce possible?”
“Point G. Point P comme pauvres éjectés du centre par la valorisation de la ville, dont la cause et la conséquence sont sa colonisation par les riches. Point R comme Roquette, du nom de ce quartier de Gitans et d’Arabes jusqu’ici imprenable mais que les capitaux sont en train de plier. Si une partie reste populaire, tout une partie est déjà réhabilitée, dit Jérôme le roi de l’euphémisme bien compris. « Depuis dix ans les gens du quartier on les a poussés vers le fond. » Pour le coup l’expression est de lui. “
“Pour être publics, les marchés n’en sont pas moins des marchés. Et si la régie les a obtenus par bonne entente avec l’administration précédente, les entreprises strictement privées ne les obtiennent pas autrement – tout juste ajoutent- elles à leur panoplie de l’influence quelques déjeuners arrosés et une expertise dans le renvoi d’ascenseur. La régie était dépendante du bon vouloir de la mairie, maintenant que l’édile de droite a ouvert le marché elle est dépendante de la concurrence.”
“Je pose l’hypothèse, que j’appelle Potemkine en référence au fameux village en trompe-l’œil, que le processus de muséification du centre d’Arles et la volonté politique corrélée de le rendre plus propre visent aussi à masquer, à dissimuler tout un segment de la population: les pauvres. Nettoyer-muséifier c’est limiter la ville à ce qu’elle peut offrir au regard, c’est valoriser en elle ce qui peut être contemplé et photographié. Mais pour abstraire Arles, il faut évincer son corps populaire jugé hétérogène.”
“Au bout de la rue, le « Restaurant du Pont Van Gogh » me sauve d’une marche que je n’avais pas anticipée si longue. Un groupe de travailleurs parlant espagnol s’y fait expliquer le menu par une patronne manifestement habituée et heureuse d’ac- cueillir et de nourrir les ouvriers. Aux murs, des aquarelles de costumes d’Arlésiennes, des peintures de chevaux et de flamants roses, des photos de taureaux et de spectacles dans les arènes et le théâtre antique. « Ici c’est le quartier Van Gogh » me dit la serveuse à qui je demande si on est déjà à Barriol. Je m’amuse de ce que ce quartier prestigieusement nommé soit périphérique, ouvrier, et si peu touristique. La patronne se désole de ne pas voir de touristes, à qui on fait faire un grand tour en voiture pour aller au pont au lieu de passer devant chez elle, alors qu’elle est située à mi-chemin du pont et du musée antique”
“Toutes les pages Arles de La Provence relèvent du communiqué. Le journal régional est un relais de communication. Si un théâtre organise un festival Rire en scène, il le communique au journal qui le communique aux lecteurs. Si une entreprise de surgelés ouvre un deuxième site près de Saint-Martin-en-Crau, il le communique au journal qui le communique. Si monsieur le maire a un truc à dire aux habitants, il le communique via le journal de son fief dans un article précédé de sa gueule en médaillon.”
“Didier tend sa casquette à une femme qui sort de la boulangerie. Tu as déjà travaillé, Didier ? J’ai surtout fait de la prison mon gars, huit fois, pour vols, mais attention, je volais pas n’importe qui, seulement les riches, jamais un ouvrier, je viens d’une famille simple moi, ma mère faisait les marchés, je suis pas un sauvage, je tapais dix mille balles à un mec, ça le saignait pas et moi ça me permettait de bouffer, mais arrive un âge où la taule ben… Vaut mieux faire la manche. Didier tousse gras. Il crache dans un mouchoir puis agite sous mon nez les trois euros dans sa casquette : Arles c’est ça, du pas riche contrairement à ce que tu crois. Je ne crois rien, Didier. Si si mon gars, comme tous les touristes tu crois que c’est riche à cause des vitrines, mais ici c’est misère, même les saisonniers qui viennent faire tourner le tourisme c’est pas des locaux; la ville s’en fout des gens du coin, ça tombe bien, j’ai pas besoin d’elle, juste d’un partenaire pour jouer à la contrée, tu sais jouer ? “
“Au gré des causes et des effets, la famille opère donc un atterrissage en douceur à Arles, ville moyenne inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco et de ce fait propice à l’enracinement. Elle leur promet l’avenir simple et paisible qu’ils espèrent. Le bassin d’emplois arlésien étant réduit à peau de chagrin, Charles trouve un poste dans une entreprise de manutention de containers à Port-Saint-Louis- du-Rhône, en limite sud d’Arles, et une opportunité pour se loger dans la petite Rome des Gaules comme l’appelle Stéphane Bern. Bonne affaire ou succession, je ne saurai pas ce qui se cache derrière la «bonne opportunité» mais une chance pareille ne se refuse pas car les logements sont rares et de plus en plus chers, tout le monde vous le dira”
“Si les enjeux sociaux cristallisés par la voiture sont unanimement perçus – fin du monde / fin du mois, taxe carburant / pouvoir d’achat –, je comprends qu’on minore encore son importance à la fois symbolique et technique. La voiture c’est la richesse des classes inférieures. Les classes supérieures aussi possèdent des voitures, mais c’est le seul bien coûteux dont la non-possession peut signaler un mode de vie bourgeois. Je n’ai ni voiture ni permis parce que je suis assez riche pour vivre et évoluer dans des centres-villes praticables en bus et à pied, mon parfait contemporain le TGV pourvoyant à mes déplacements inter-villes”
“Une autre statue, plus monumentale encore, rend hommage à Adrien Badin 1872-1917. Au dos de la statue un amas de symboles: lampe de mineur, pioche, pelle, gourde… Je me prends à rêver d’un illustre ouvrier, républicain-socialiste, syndicaliste devenu par la force de sa conviction maire de ce bourg devenu rouge suite à la conscientisation des masses laborieuses toujours plus nombreuses. Peine perdue et fin du rêve: Badin fut en fait le patron des usines Péchiney qui s’installèrent ici pour transformer le sel en soude. Au lieu du communisme municipal séculaire le monument met en valeur le patron paternaliste historique local. Les corons c’est Adrien, le potager c’est Adrien, l’école c’est Adrien, le sanatorium c’est Adrien. “
“Nous arrivons vers la librairie Actes Sud. Rémy me montre la chapelle Méjan qui la jouxte. C’est ici que je travaillais en 2006. À l’époque j’étais agent d’accueil ici, c’était un lieu de concerts, d’expos, je me dis super, c’est des mecs de gauche avec qui je vais bosser, les socialistes de Vauzelle – maintenant ils sont tous derrière de Carolis. Au début la mère Nyssen, madame Actes Sud, elle venait, polie, très sympathique. Avec son équipe, c’était l’inverse, on allait d’humiliation en humiliation. Je me sou- viens d’une employée qui avait de l’arthrose, elle peinait avec son balai et ses seaux. Dimitri, un ami de Nyssen et Capitani, un bobo chargé d’animer des expos, il se permet une fois deux fois trois fois de parler à cette femme comme à du poisson pourri. Je lui dis mon gars maintenant tu viens avec moi et tu vas me parler au bord du Rhône comme tu lui parles à elle. Ça l’a calmé.”
“C’est le maire d’Arles qui a consacré la vingt-troisième reine de la lignée par la phrase rituelle : Pople d’Arle, veici ta reino ! Peuple d’Arles, ta vessie règne ! Monsieur de Carolis est très attaché à cette tradition car sa mère, sa grand-mère, son arrière-grand-mère portaient le costume arlésien. L’émission de télé qui l’a fait connaître s’appelait Des racines et des ailes, car il faut savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va. Un arbre sans ses racines ne pousse pas. Sans l’ancrage provençal, la Tour Luma aurait à peine atteint 17 mètres. “
“Sur le site du ministère de la Cohésion sociale où la déclaration du Premier ministre Castex ouvre solennellement la page ad hoc : «Aujourd’hui, le Gouvernement fait des tiers-lieux l’un des piliers de la relance. » À Arles, comme dans bon nombre de villes, ce « pilier » soutenu lui-même par des financements publics, est censé s’orienter vers la production et le développement du territoire, mais aussi vers l’incontournable «faire ensemble», comme une miette jetée aux moineaux. Dépourvue d’autonomie et vidée de sa vocation émancipatrice, la belle idée conviviale s’est muée en vecteur de l’action publique.”
“La moitié de la semaine à Paris – elle travaille dans l’édition –, l’autre à Arles, ça le faisait bien pour Isabelle. Elle s’inscrit dans la vie associative arlésienne, copine avec la fille de la médiathèque, rejoint les joyeux bénévoles qui organisent des concerts gratuits dans la ville. « Pendant dix ans ça a été enchanteur d’être à Arles. Elle situe la bascule vers 2015. « Tout le tissu social se dégrade dans le quartier, les prix flambent, nos voisins changent, le petit bistrot du coin disparaît, plus d’endroit à portée de main où acheter du pain et le journal. La municipalité a tout misé sur le tourisme, sans réfléchir à ses effets, et soudain on se retrouve plus du tout dans cette évolution de la ville…”
“Au centre des arènes, plusieurs rangées de chaises pliables. Drôle de mobilier pour toréer. Ce sont les taureaux qui montent sur les chaises et écoutent la musique des Gitans tandis que les chevaux blancs hennissent en chœur, heureux de divertir les taureaux, une fois n’est pas coutume. Le tout est éclairé par de grandes torches à huile fumantes qui piquent les yeux. Je sais que les taureaux aiment la musique gitane, c’était mentionné dans un album emprunté à la bibliothèque. Je ne voulais pas le rendre parce que j’avais laissé traîner un stylo-bille à l’intérieur, il avait coulé, et le livre était sérieusement taché, je l’avais donc lu et relu, et relu.”
“Tout présageait douleur, violence, rareté. Et pourtant nous étions forts, allègres, légers. Nous flottions, nous disparaissions, nous coulions. En déambulant au musée Réattu parmi les œuvres et les gargouilles du plasticien, on se laissait déborder par des épopées imaginaires. Puis, comme si de rien n’était, on ressortait dans cette bonne vieille ville d’Arles, auprès de ce bon vieux présent, ce bon vieux réel – il pleuvait.”
les extraits mettent l’eau à la bouche!
mais peut-on aussi se procurer A valenciennes?
oui bien sûr, il suffit de le commander au Diable Vauvert.
vivement le volet 3!
Me voilà tout bambouzlé par cette suite de commentaires
et mon morceau préféré de tous les temps, c’est quoi, connard?
Les extraits donnent vraiment envie de le lire effectivement.
Mais encore plus que les 11 ( ou 12) regards affûtés de ce collectif viennent se poser sur la ville d’Orange (Vaucluse), je garantis qu’il y a matière. Je m’engage à fournir thé à la menthe et petits gâteaux.
c’est tentant mais on va quand même plutot changer de région
Est-ce que le collectif envisage la capitale ou une ville d’Ile-de-France ou est-ce volontairement évité ?
Voire les liens entre capitale et banlieue (de la même manière que vous documentez les liens vertueux ou vicieux entre l’hyper centre de Arles et sa périphérie, un qatari à Paris et un nigerian à Aulnay ou moins caricatural encore puisque ce n’est pas votre objet et c’est heureux).
J’aurais été curieuse de lire votre enquête dans ces parages là pour voir à quel point ces villes sont singulières ou pas, prises ou non dans le mouvement général, en miroir de ce que leurs habitants en pensent.
L’idée est de s’en tenir aux moyennes villes, parce que c’est une bonne échelle d’analyse.
Cela dit ce serait intéressant de se pencher sur une ville moyenne de la banlieue parisienne, comme Pantin, ou plus périphérique comme Aulnay. Avec un gros défi : passer après les milliards de reportages, films, livres, chansons, qui parlent de la-banlieue.
👋
Vraiment très contente de remettre le nez dans un ouvrage des Othon.
Je me régale, dire une ville de cette façon me ravit et (re-)faire la connaissance des auteur.e.s d’À Arles au travers de leur lignes m’amuse beaucoup.
J’y retourne.
Bonsoir François,
Refermé votre À Arles tout à l’heure, je m’étais gardée le dernier fragment pour après le match.
C’est Gaëlle Bantegnie qui signe Arles 1980 ou bien?
J’en profite pour te demander si, parmi tes annonces/blagues des villes moyennes probables pour vos prochains ouvrages, Chamonix est bien au programme.
Confirmes-tu?
Non c’est pas un texte de Gaëlle
Chamonix on en a à peine parlé, mais ce serait une piste oui. Ou une ville de vallée, peut-être plus industrielle.
Vrai que 1980 c’était un peu gros comme indice mais j’avais cru reconnaître quelque chose de sa façon d’écrire.
Peut-être Cluses plutôt, alors?
Je patiente dans tous les cas, vous laisse élire votre prochaine ville hôte 🙂
pourquoi pas Cluses
Encore et toujours Arles… Un docu sort le 22 Mars https://www.youtube.com/watch?v=D3vJVVCMugs